mercredi 31 décembre 2008
Entraînement au pays des légendes
Le marathon de La Rochelle est passé depuis un mois. La récupération, entrecoupée d'un repos forcé pour cause de maladie hivernale et me voila au coeur de la Bretagne.
Reprise de ma préparation aux différents objectifs de l'année 2009.
Et quelle reprise! petits footings matinaux sur les chemins enchanteurs au coeur des Monts d'Arrée. Ceux-là même qu'emprunta le Roi Arthur, alors qu'il cherchait un endroit paisible ou se reposer.
Et cet endroit il le trouva. Il suffit de suivre le chemin menant à "la marre aux sangliers". Chemin bordant le cours d'eau au doux nom de "rivière d'argent". Et là, caché au milieu des chênes centenaires, gardien de ces lieux de contes et de légendes, se trouve "la grotte d'Arthur". Amoncellement de roches granitiques, posées et empilées par les mains habiles des génies et habitants des forêts. Caché des passants trop pressés, par les lianes, fougéres et bruyères, offrant un avre de paix au voyageur fatigué...
Puis, continuant à avancer, je fus surpris par mon imagination. J'eu l'agréable sensation d'être observé par des amis inconnus; petits étres imaginaires. Korrigans, Elfes et autres créatures issus des contes de notre enfance. Mais ceux-ci sont'ils véritablement imaginaires, ou simplement inaccessibles au commun des mortels, incapable de voir autre chose que le rationnel?...
mardi 2 décembre 2008
25 km de plaisir + 17 km195 de galères = mon premier marathon!
Et bien voila, la distance mythique de 42km195 est inscrite à "mon palmarés".
Cela n'a pas été facile. Malgré une organisation rodée, des spéctateurs présents sur une bonne partie du circuit, des encouragements chaleureux et un temps relativement clément, si ce n'est un froid très vif, ce premier marathon
a été pour le moins mitigé. Un premier semi bien passé, suivi de près de trois heures de galères. Terminer un marathon en marchant 17 kms, le dos et un genoux bloqué. Il faut avoir envie!!!
Bien sur, la bourriche d'huitres pour les finishers est une motivation à toute épreuve.
Le samedi soir a été l'occasion de rencontrer certains amis de la Trans Aq'. Confirmés ou néophytes, nous nous sommes retrouvés au village marathon. Et là, la discussion aurait pu durer toute la nuit. Il y a tellement de souvenirs pour "les vétérans" et d'espoirs mélé d'incertitudes pour les "p'tits nouveaux". Le partage et l'echange, encore deux mots collants très bien à l'esprit générale de cette aventure.
mercredi 19 novembre 2008
Bonne nouvelle!
lundi 10 novembre 2008
Ultrafondus Méga toff 2009.
vendredi 7 novembre 2008
Corinne, des nouvelles!
mardi 4 novembre 2008
Corinne Favre victime d'un terrible accident.
lundi 27 octobre 2008
Mon premier Marathon!
mercredi 8 octobre 2008
Sapeurs-pompiers: chaleur, sueur et sable chaud.
dimanche 28 septembre 2008
UFO
Ce n'est pas un nouveau magazine puisqu'il s'agit du N° 53!
Celui-ci, disponible jusqu'à présent uniquement par abonnement sur internet est pour la première fois disponible chez votre marchand de journaux préféré.
Je n'ai pas pour habitude de faire l'apologie, ou de la publicité gratuite pour tel ou tel magazine ou revue, mais dans le cas de celui-ci, les dossiers et reportages traités sont vraiment intéressants et rédigés par des gens sympa que vous pourriez retrouver à vos cotés sur la ligne de départ de votre prochain objectif.
Alors, si vous êtes comme moi et souhaitez que l'info se démocratise, parlez de UFO à votre entourage.
site internet: www.ultrafondus.fr
jeudi 25 septembre 2008
Comme une bille sur le sable mou.
Et bien voila. l'Ultra Cannonball 2008 est passée avec son lot d'émotions et de souvenirs. Deuxieme et dernière édition d'une épreuve unique en son genre, comme savent si bien les organiser Gérard et Caroline Caupène.
110 à 120 kilomètres de sable, de vent, de soleil, de bonheur. Quelques fois troublés par le doute, qui sournoisement pénètre le subconscient et fait naître de sombres nuages dans un ciel radieux.
Cette fois-ci, le chemin s'est peu à peu rétréci, pour finir par faire barrage à ma volonté au 37éme kilomètre. La voix de la sagesse ayant pour une fois été plus forte que l'envie d'avancer à tout prix.
Je n'aurai pas l'occasion de retenter l'aventure dans sa forme originelle. En effet, deux éditions et l'Ultra Cannonball a vécue ses derniers instants. N'est ce pas la plus belle des récompenses que de finir en pleine gloire?
Néanmoins, Gérard et Caroline ont réouverts le chemin. Charge à nous maintenant, d'emprunter cette voie royale et de parcourir ces kilomètres, ici ou ailleurs, pour le simple bonheur d'étre libre et en vie.
Je retenterai prochainement le parcours de l'Ultra Cannonball. En off, d'une traite ou par étapes. La seule différence avec le concept original sera, non pas de courir comme un boulet de canon, mais comme une bille dans le sable mou afin de m'imprégner au mieux de tout ce qui m'entoure...
crédit photo: N°1: Pierre Métais N° 2: Paul Vilcot
samedi 13 septembre 2008
Ultra cannonball J - 8
dimanche 31 août 2008
Vidéo Trans Aq' 2008.
Un petit aperçu des pistes Trans Aquitaines 2008.
Que du bonheur. Vivement la première semaine de juin 2009!
vendredi 22 août 2008
L'Ultra Cannonball.
Dans quatre semaine aura lieu la deuxième édition de l'Ultra Cannonball. Pour moi l'occasion de retrouver les amis rencontrés lors de la Trans Aq', me replonger au coeur de cette côte aquitaine ou flotte encore l'ésprit d' O.SE.KI...
Là ou à nos cotés court le chevreuil, ou la girolle balise notre chemin, ou le milan noir et la buse, éclaireurs avisés, parcours l'espace entre terre, océan et nuages. Nous accompagnant de leur vole léger synonyme de liberté.
Ou se mélent imperceptiblement la réalité et le rêve.
Ultra comme exigeant et long.
Cannonball comme boulet de canon.
Malgré cela, nul doute que je prendrai une nouvelle fois le temps de l'observation, du partage et de l'écoute, pour tenter à nouveau, de me fondre dans cette nature magnifique mais pourtant si fragile.
Si l'aventure vous tente: http://www.transaq.fr/ . Ne trainez pas. Le départ est pour bientôt.
crédit photos Paul Vilcot
BRAVO CHAMPION !!!
Qualificatif non usurpé pour définir ces fondus de sport que sont les concurrents des plus longs triatlhons au monde. Et dans la catégorie, il existe l' Iron Man d'Embrun.
Epreuve mythique, constituée de 3 kms 800 de natation, 180 kms de vélo, comprenant l'ascension de col de l'Isoard flirtant avec les 3000 métres d'altitude, pour finir gentiment par un marathon (42 kms 195 de course à pieds!).
Et bien, Vincent Le Lannic, mon coach personnel à réussi cet exploit en un temps de 12 h 29 mn, terminant à la 148 éme place sur un peu moins de mille concurrents.
La partie qu'il redoutait le plus était la natation. On peut le croire à la vue des classements par discipline. Mais quelle remonté fulgurante à la sortie du bassin. En effet, Vincent s'offre le luxe de remonter la bagatelle de 754 places, sur l'ensemble de la compétiton.
Alors là, une seule phrase s'impose: BRAVO CHAMPION!
samedi 5 juillet 2008
Bivouac.
Discussion d'après course!
Réfléxion sur l'étape du jour, ou comment faire avec les ampoules?
Bivouac du cap Ferret avec en point de mire, la dune du Pyla...
Crédit photo: Paul Vilcot
mercredi 2 juillet 2008
Photos de la piste de la Trans Aq'.
Piste sur les bords du lac d'Hourtin.
Entre terre et mer, mes pas se cherchent...
Coucher du soleil du haut de la dune du Pyla!
mardi 1 juillet 2008
Trans Aq' 2008. Photos suite
Etape de nuit, la traversée de la dune du Pyla.
Arrivée au bivouac de l'étape de nuit après 47 kms.
Le bonheur à l'arrivée à Vieux Boucau
crédit photos Paul Vilcot.
Trans Aq' 2008, pour le plaisir des yeux...
samedi 21 juin 2008
MAGNIFIQUE et MAGIQUE !...
07 juin 2008, 13h49, je franchis la ligne d'arrivée à Vieux Boucau, les yeux remplis de larmes. Larmes de joie, larmes d'émotions et de souffrance... Lucas dans mes bras.
Quelle fut belle cette Trans Aq'. Course magique résumée en quelques lignes:
Lundi 02 juin 2008, nous voila parti pour la première étape. Celle-ci nous mènera du Pin sec sur la commune de Naujac sur Mer, à La Gracieuse, sur les bords du lac d'Hourtin.
29 km 673 m pour une D+ de 483 métres. Le temps maximum avant la mise hors course est de 5 h 24 mn.
Le départ est donné par Mr. le maire de Naujac.
Après 600 mètres dans les dunes, nous voila sur la plage pour 8 kms plein sud. Un fort vent de nord ouest nous fouette le visage et les parties du corps à découvert. Le sable transporté par le vent commence un lent travail de sape sur notre physique.
A droite l'océan et ses vagues frangées d'écume, à gauche la dune sauvage, parsemée de végétation flottant dans le vent, qui distille ses complaintes, ou se mêlent, le chant des oiseaux, le bruit de l'eau, et toutes ces choses qui traversent mon esprit... Entre les deux, ce long ruban de coureur multicolore. Je ne les connais pas encore, mais parmi eux, de simple concurrent au départ, certain deviendrons des amis pour toujours.
Au kilomètre 8,500, la piste remonte la dune. Cette première difficulté franchie, nous empruntons ensuite de larges chemins sablonneux et "tord chevilles", entrecoupés de sentiers plus étroits, virevoltant au milieu des pins et des "montagnes russes".
C'est à ce moment que je sens les premiers échauffements sous la voûte plantaire, signes avant coureur de problèmes sérieux. Je décide donc d'un premier arrêt, afin de me soigner. Et là, une fois les chaussures et chaussettes enlevées, mauvaise surprise. Deux ampoules se sont déjà formées. Je n'ai parcouru que 10 kilomètres. Il en reste 210!!! Quelle poisse! je ne comprends pas. Au fil des étapes, je connaîtrais la cause de la formation précoce de ces ampoules. Pour l'instant, seul le doute m'envahit. Surtout ne pas se prendre la tête. Se soigner convenablement et repartir.
Arrivé au kilomètre 26,200 la piste suit le lac d'hourtin sur sa droite. 2 km 600 de bonheur sur une piste sauvage, avant de franchir la ligne d'arrivée après 04 h 51 passée sur le "trail". Mes "arrêts au stand" m'ont pris 45 mn. Je suis alors classé 156 éme sur 169.
Après un bain réparateur dans le lac, il me faut préparer le repas, mettre à sécher ma tenue de course, soigner mes ampoules, préparer le sac pour l'étape suivante. Coucher à 21 h 00 afin de récupérer.
Mardi 03 juin étape N°2: La Gracieuse / Le Lion (Lacanau).
Je n'ai pas dormi de la nuit. C'est donc fatigué que je sors de mon sac de couchage. Mes pieds me font souffrir. Au niveau des jambes, aucun problèmes. J'ai ressenti sur l'étape d'hier des douleurs aux cuisses, mais ce matin, les muscles répondent sans soucis.
33 km 919 m pour 402 m de dénivelé. Temps limite: 6 h 10 mn.
Après m'être à nouveau soigner les ampoules, je prends le départ au milieu du peloton. Les 5 premiers kilomètres sans trop de relief sont assez roulants. Mes jambes et le moral sont au beau fixe et fonctionnent parfaitement.
J'ai décidé avant le départ de la Trans Aq' de gérer les trois premiers jours de course. Le but étant de franchir la ligne d'arrivée finale ou m'attendent, Isabelle et Lucas, il n'est pas question pour moi de me mettre "dans le rouge" les premiers jours.
Les kilomètres défilent les uns après les autres. Je cours à une moyenne de 8 km/h. Malheureusement, je commence rapidement à ressentir des douleurs significatives aux pieds. Cela ne laisse rien présager de bon. D'autres ampoules sont en formation et celles de la journée d'hier me brûlent sérieusement. Ne pas y penser et continuer...
J'ai parcouru les 18 km 500 menant au ravitaillement en 2 h 37 mn. Ce n'est pas exceptionnel mais j'ai tout de même doublé quelques concurrents. Le moral reste bon malgré mes pieds abîmés. Je fais un cours arrêt au point de ravitaillement. Celui-ci comme tous les autres ne propose que de l'eau, une bouteille de 1 litre 1/2 par concurrent.
Une des particularités de la Trans Aq' est l'autosuffisance alimentaire et médicale. L'organisation fournissant uniquement l'eau, la tente et le réchaud. Je fais le plein des bidons, réponds avec joie aux sourires des bénévoles présents et reparts en marchant afin de m'alimenter.
Les dix kilomètres suivants sont très roulant, de SO à S3 sur le road-book, ce qui signifie peu de sable. Et là, erreur de ma part, je me laisse griser, et cours plus vite sur cette piste "facile". Cependant, le soleil commence à monter au zénith, et ses rayons distillent une chaleur traîtresse et synonyme de coup de soleil et coup de chaleur!
Au kilomètre 27,800 la piste emprunte la plage, S6!!! aye, aye, aye!!! les foulées sur le sable sont un véritable supplice pour mes pieds, j'ai la sensation à chaque pas de marcher sur des lames de rasoir. Depuis que j'ai quitté la forêt, je ne suis pas en forme. Je manque de carburant. Les mauvaises nuits passées et la chaleur du jour se font cruellement ressentir.
Je rejoins alors Djémila, une concurrente "logée" avec l'équipe accourir.fr / RSO et 4 autres coureurs, dans les tentes disposées en forme de fleur lors de chaque bivouac.
Nous allons finirent les derniers kilomètres ensemble. Solidarité bienfaitrice du coureur d'ultra...
Après avoir escaladé puis descendu la dune, exercice une fois de plus délétère pour mes pauvres pieds, nous franchissons main dans la main la ligne d'arrivée.
Au bivouac, après une "douche" froide à la seule pompe à eau (à main!) disponible, je fais le point sur mon état physique:
Pieds gauche et droit: ampoules à la voûte plantaire et au talon. Je souffre également d'un début de coups de soleil aux deux cuisses et sur la nuque.
Pourquoi ces ampoules? Je ne comprends pas. Je cours avec cette paire de chaussure depuis le début de ma préparation. Les chaussettes sont mes chaussettes habituelles.
Les semelles orthopédiques!
Ça y est, je sais d'où viens le problème. Mes nouvelles semelles provoquent un soutien plus important de la voûte plantaire que les précédentes, et sont donc plus rigides et plus hautes dans les chaussures. Cela allié aux appuis particuliers des chemins de la Trans Aq', décale en hauteur mes pieds dans la chaussure, et provoque un glissement latéral alors inconnu. Quelle M....!
Que faire pour remédier à cela? Allez, ne pas se démoraliser. Je demande à Dominique, coéquipier dans le team Accourir.fr /RSO et médecin de profession, de me soigner les pieds. Aspiration du liquide, injection d'éosine, aye, ça pique! pansements. Pour le reste la nuit portant conseil, j'aviserai demain matin.
J'ai couru cette étape en 5 h 02 mn et suis 146 éme au classement générale.
Mercredi 4 juin, étape longue Le Lion / cap Ferret: 58 km 217 , dénivelé: 309 m. Temps limité à 12 h 16.
La nuit a été difficile comme les précédentes. Mes pieds abîmés ont anormalement gonflés. L'ampoule sous la voûte plantaire gauche à l'air vraiment moche. Mes cuisses enflent, des oedèmes apparaissent.
Je décide de continuer. Pour cela deux choses, courir sans semelles, la belle affaire. Me voila maintenant sans soutien podologique, mais au moins, mes pieds ne sont pas comprimés. La deuxième, "laisser le cerveau dans la tente", ce qui techniquement n'est pas très facile...
Je considère que cette étape ne commençera qu'à mi parcours. C'est à dire que je vais gérer jusqu'au deuxième ravitaillement, après je verrais.
Dès le départ je me sens euphorique. L'absence des semelles a décomprimé mes pieds, quel soulagement! j'alterne à la sensation course et marche. Je cours dès que mes jambes le décident. J'ai l'agréable impression de ne plus avoir à réfléchir à cela.
Les kilomètres défilent. Le paysage est magnifique. Je suis souvent seul, quelquefois accompagné. Tous cela se fait naturellement. J'atteins le premier ravitaillement après 17,600 km.
Les Loulous, couple de bénévoles charmant. Lui kiné, elle podologue, m'accueillent par un "Salut la Bretagne!" En plus des soins apportés aux coureurs, chaque jour plus nombreux à en avoir besoin, ils sont comme l'ensemble du staff, présent sur la piste.
Virginie, également podologue est présente au ravitaillement. Elle me demande comment vont mes pieds. Je lui réponds que tout va bien. En fait, c'est pas terrible, d'autant que je commence à souffrir du genou droit. J'aviserai ce soir au bivouac.
Contrôles, réconfort, ravitaillements, soins, intendance, l'ensemble du staff sera toujours présent pour nous servir au mieux.
Cette étape se termine par 12 km de plage interminable. Je souffre maintenant de la chaleur et suis inquiet pour mes cuisses. Les coups de soleil commencent à ressembler à des brûlures.
Je mets 9 h 00 pour rejoindre l'arrivée. 113éme au classement général! quelle bonne surprise.
Demain, journée de repos avant le départ de l'étape de nuit. Ce soir, soins intensifs des pieds. Virginie fera des miracles pour que je puisse prendre le départ de la 4éme étape.
Jeudi 5 juin. Arcachon / La Salie. Étape de nuit 37 km 075 m. D+ 708 m. Temps limite 7 h 27
Départ à 20h30, ayant préalablement traversée en bateau du bassin d'Arcachon. Je n'ai plus de pieds. Je sers les dents et en avant. Après 12 km de course à travers la forêt d'Archachon, nous atteignons le bas de la dune du Pyla.
Ascension très difficile dans le sable mou ou nous devons nous hisser, mètre après mètre à la force des jambes et des bras, pour ne pas redescendre de plusieurs mètres chèrement gagné. L'arrivée au sommet, 107 mètres plus haut est grandiose. Le couché de soleil sur le bassin d'Arcachon et sur le cap Ferret me plonge dans mes pensées. Je sens l'émotion m'étreindre. Les larmes montent une nouvelle fois. Que cette course est belle. Merci Gérard, merci Caroline. Isabelle et Lucas, je vous rejoints par le plus beau des chemins. Celui du simple bonheur d'être en vie. Celui de la liberté, de la nature et du sublime.
Malgré ces instants de bonheur intenses, le reste du parcours sera pour moi un enfer. Depuis le départ je cours avec Pascale Ménard. Ressentant des nausées, j'essaye de m'alimenter, impossible. Il faut que je boive, je ne peux rien avaler. Je dis alors à Pascale de continuer sans moi, ont se rejoindra bien plus loin!
Je me sens fiévreux. Je grelotte et suis sujet à des hallucinations. Nous avons quitté la dune, puis la plage. La piste serpente maintenant dans la forêt. Les arbres bougent autour de moi. Mes pieds heurtent les racines ou les pierres. C'est un véritable supplice. Je ne suis plus lucide. Sue et Anne, me doublent en marchant. Je les suivrais quelques kilomètres jusqu'à ce qu'elles poursuivent leur chemin. Je n'ai méme pas la force de les suivre à la marche. Je suis à l'agonie. Il faut continuer. Cette Trans Aq', j'en rêve depuis trois ans. Et puis Isabelle et Lucas m'attendent à Vieux Boucau. Et puis tant de choses...
Je mettrais 7 h 03 mn pour rallier l'arrivée. Je suis au bivouac à 3 heures 45 du matin et m'éffondre presque dans les bras de Christine (la Louloute). Elle m'accompagne à ma tente. Je n'en peux plus. Il faut que je me fasse à manger. Il le faut. C'est impératif si je veux avoir encore quelques chances de prendre le prochain départ.
J'ai avalé la moitié d'un plat lyophilisé. Je n'ai pas vomi, ça s'améliore! je suis fiévreux. Mes pieds ne sont plus que plaies malodorantes et très douloureuses. Je me couche tout habillé, seule mes chaussures sont délassées. Je n'ose pas les enlever de peur que la peau des pieds parte avec.
Vendredi 5 juin, 5éme et avant dernière étape. Mimizan / St. Girons; 36 km 250 D + 337 m. Temps limite: 7 h 25
Cela fait 3 heures que je suis dans la tente. Je me lève sans avoir trouvé le sommeil. C'est une catastrophe. Je ne tiens plus sur mes pieds. J'ai trop mal. Je reste assis et lasse mes chaussures le plus fort possible. C'est un peu mieux; mon genou droit a doublé de volume. Mes cuisses ne sont que brûlures. Je suis desespéré.
Philippe Leleu qui partage ma tente, me sentant mal me rejoint. Je craque dans ses bras.
-" Merde, c'est trop C.., je ne tiens plus debout, j'ai les boules" instants très dur ou le doute m'envahit pour la première fois de la course. Je ne veux pas arréter là. Il faut que j'aille au bout.
Puis, Philippe, avec toute sa gentillesse, me soutien, me réconforte. Il faut que j'analyse ce qui m'arrive. Certes, mes pieds son meurtris, mais ce n'est pas nouveau. Mon genou douloureux, mais rien de grave. Mes cuisses sont brûlées, j'ai de la fièvre. Mais oui, avec la fièvre de cette nuit je n'ai pas pus me ravitailler convenablement, je suis fatigué, en hypoglycémie, certainement légèrement déshydraté et un peu brûlé!
OK Francky, tu laisse pour une deuxième fois le cerveau au bivouac et tu prends le départ.
En grande partie grâce à Philippe, j'ai réussi à puiser au plus profond de moi-méme et trouver la force de continuer. Néanmois, je souffre.
En chemin je me raccroche à un petit groupe. Ce sera plus facile pour moi en cas de coup dur. Celà fait quelques kilomètres que nous courrons, Dominique, un autre équipier du team Accourir.fr / RSO et René, le doyen de la course, quand soudain celui-ci nous dit:
-"C'est fini pour moi, je n'en peu plus, j'abandonne!"
Non René, ce n'est pas possible. Donne moi ton sac, je vais le porter. Ce qu'il refuse avec fermeté, afin de ne pas me surcharger. Les mètres défilent, et puis à nouveau, René veut nous quitter, tout arrèter là. Ce n'est pas possible, demain l'arrivée, le plus dur est derrière nous. A ce rythme, nous nous retrouvons les derniers. Ce n'est pas grave, il faut continuer...
Malheureusement, René n'y croit plus. Il a été victime hier, lors de l'étape de nuit d'une lourde chute qui lui a entamé le moral et fait mal à l'organisme.
Encore quelques mètres et René s'arrête, définitivement. Nous le laissons à contre coeur, monter dans la voiture balai. Il nous double, nous pleurons. Le 4 X 4 stop à nouveau, René en descend sans son sac, vient vers nous les yeux embués de chagrin, nous serres Dominique et moi dans ses bras. René, je vais terminer cette Trans Aq'. Je vais emmener un petit bout de toi à l'arrivée. Qu'il est difficile de laisser sur le chemin un compagnon de route.
Trans Aq', mot magique, course magnifique, ou le sublime et le désarroi se croisent sans crier gare. Trans Aq', épreuve emplie d'émotion, ou d'un claquement de doigt, nous passons de l'euphorie au désespoir... René, cette étape, je te l'ai dédiée comme j'en suis certain, bon nombre de coureur.
6h 55 pour franchir la ligne d'arrivée.
Samedi 7 juin 6 éme et dernière étape. 20km 323 m. D + 50 m. Temps limite 3 h 43.
Que dire de ces 20 derniers kilomètres? Que dire de cette plage battue par l'océan? De ces instants ou je repensais à cette semaine magique. Quelques heures pour refaire la course...
Je suis seule sur la plage. Je marche à 9 km/h!!! je survole le sable. De temps en temps, j'entends des applaudissements de personnes sur la plage. L'une me demande en tentant de me suivre quelques mètres:
-" vous allez ou comme ça?"
-"à vieux Boucau"
-"et vous venez d'ou?"
-"de Naujac sur Mer"
-"HOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!"
Tiens, j'entends chanter le loup! je suis euphorique. Je pense à Gérard qui, hier soir lors du bivouac, nous dit:
-"et puis vous apercevrez l'arche, et là, préparez les mouchoirs..."
Et bien, je ne vois toujours pas l'arche et pour cause, je suis seulement au courant d'Huchet, et pourtant j'ai déjà les yeux humides. Je pleure de joie, de bonheur. Je suis heureux d'étre là. Fière de faire enfin parti de la famille 'Trans Aq'". Je me sens différent. Non pas que je me sente supérieur, non. Je me sens fière d'avoir été au bout de mon réve. Fière d'avoir partagé ces instants avec des personnes d'excéption. Fière d'avoir vécu sans le superflus. Fière de rentrer à la maison avec de nouveau amis. Tout simplement heureux...
Trois cent mètres et l'arche d'arrivée. Philippe est là. Je suis heureux et je l'embrasse. Merci à toi Philippe, merci du fond du coeur.
Il m'adresse un sourire et me dit:
-"regarde devant toi, quelqu'un t'attends" Je vois alors Isabelle et Lucas. Petit homme de 2 ans. Il court vers moi les bras ouvert. Papa!, papa!
Que d'émotions. J'embrasse tendrement Isabelle et Lucas. Je franchi l'arche avec mon fils dans les bras sous les applaudissements de toutes les personnes présentes, Gérard, Caroline, coureurs, staff, accompagnateurs, ...
J'ai couru la Trans Aq' en 36 h 24 mn et fini à la 148 éme place au classement générale.
Un grand merci aux organisateurs et à l'ensemble du staff. A toutes celles et ceux que j'eu la chance de rencontrer sur cette course, à mes amis (es) de la fleur "le pin sec", à mon partenaire AGIS, au magazin endurance shop de Nantes, et un remerciement tout particulier à Isabelle et à Lucas.
Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Par contre ce que je sais, c'est que je ferai tout pour être à nouveau présent sur les pistes d'Aquitaine en 2009.
Franck*
samedi 31 mai 2008
J- 2!
Dans deux heures je prends le train, puis le bus qui me mènera au bivouac du "Pin sec". Première nuit sous la tente. Première rencontre avec les concurrents et l'organisation.
Le matériel est prêt. Je dois oublier mes dernières blessures. Ces deux semaines sans entraînement et tous les doutes de ces derniers jours.
Demain, vérification technique et médicale. Petit entraînement sur la plage.
Lundi 09hOO, départ pour la première étape longue de 3O kilomètres...
Avant ce départ, un grand merci à toutes celles et ceux qui me soutiennent dans ce projet. Famille, amis et partenaires, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour le récit de mes pérégrinations aquitaines...