Entraînement.

Qu'il est bon ce 24 décembre de partir pour un entraînement "souple" avant le repas du réveillon.

Malgré la température de - 4°c , les sensations restent correctes. Le sol gelé manque de souplesse et les traces laissées par les sabots des chevaux sont autant de pièges à éviter.

Je prends néanmoins un réel plaisir à parcourir ce circuit autour de la maison. Le givre sur la végétation, la brume enveloppant la campagne, me procurent le sentiment de redécouvrir cet univers familier.

Depuis que l'hiver s'est installé durablement, je ne croise plus ce couple de lièvre.

Pourtant toujours au rendez-vous, il a dut passer le relais à son ami le rouge gorge. Celui-ci, espiègle, ne se laissant approcher que de quelques centimètres, me suit depuis que j'ai quitté la maison. Je me prends à rêver. A imaginer que ce petit passereaux surnommé "l'ami des bûcherons", car souvent très proche des hommes, a trouvé en moi le compagnon idéal de ses pérégrinations matinales. Ou tout simplement, pourquoi ne serait'il pas le messager des hôtes de nos campagnes, chargé de veiller sur moi le temps de mon voyage à travers leur univers. En cette période de Noël, ou le merveilleux se fait l'allier de l'imaginaire, je veux croire que ce petit oiseau n'est pas là par hasard. Qu'il est le lien invisible entre la nature et l'homme. Lien par lequel nous ressentons la fragilité de notre planète pourtant si belle, et la mission qui nous est confiée, la léguer à nos enfants tel que nous l'avons reçu en héritage...

Après avoir parcouru six kilomètres en 42 minutes, je quitte cette amitié éphémère sur le pas de ma porte.

Lucas, mon fils âgé de 17 mois regarde s'envoler le rouge gorge, puis me dévisage avec étonnement de ses yeux emplis d'amour et, tout en se jetant dans mes bras, me lance un PAPAAAAAAAAAAA tonitruant. Comme le disais un vieux chef Sioux "Moi qui ne croyez en rien, j'ai rencontré le grand esprit dans les yeux de mon fils..."